Questions aux médecins du travail

Douze médecins du travail présentant des profils variés en termes d’expérience et de lieux d’exercice ont accepté de répondre à quelques questions sur les évolutions de la médecine du travail dès le 1er janvier 2017. Tous mettent en lumière les apports du décret n° 2016-1908 du 27 décembre 2016 relatif à la modernisation de la médecine du travail.

Pensez-vous que les textes qui "revisitent" le cadre de votre exercice sont positif ?

Votre intervention obligatoire à chaque nouvelle embauche n'était-elle pas pertinente ?

Le rôle du médecin du travail va-t-il se trouver amoindri en 2017 ?

Les salariés seront-ils moins protégés du fait de l'espacement des visites ?

Considérez-vous que la fin du systématisme de l'avis d'aptitude soit une bonne ou une mauvaise chose ?

Les infirmiers en santé au travail, appelés à assurer des visites d'information et de prévention, ont intégré les Services de santé au travail récemment. Que pensez-vous de cette collaboration ? pourront-ils vraiment détecter les problèmes de santé des salariés ?

Avez-vous déjà expérimenté certaines mesures envisagées dans le décret qui entre en application ? Quels enseignements en avez-vous tirés ?

Les salariés du tertiaire ne sont-ils pas laissés pour compte dans ce décret alors même que certains nouveaux risques et problèmatiques émergent, propres à ce secteur : burn out, stress...?

N'y a-t-il pas un risque de perte de confiance si les salariés vous voient moins souvent ? auront-ils toujours le souhait de vous exprimer leurs problèmes de santé ?

Si votre activité clinique est ciblée seulement sur ceux qui en ont le plus besoin, comment allez-vous utiliser le temps dégagé ?

Comment vont réagir ou ont déjà réagi les salariés et les employeurs qui voient les modalités de suivi de leur état de santé modifiée ?

Si un employeur ne suit pas vos recommandations, quel est votre pouvoir d'agir ?

Le décret d'application se repose sur vous, plus qu'auparavant, pour définir les modalités de suivi des salariés : n'est-ce pas un excès de responsabilités que l'on vous fait porter ?

Selon la déclaration des risques de l'employeur, les salariés bénéficieront ou non d'un suivi individuel renforcé. N'y a-t-il pas un risque d'injustice ? Que pouvez-vous faire à ce niveau ?

Comment expliquez-vous les réactions négatives de certains de vos confrères ?

La spécialité de médecine du travail ne jouit pas d'une grande reconnaissance, l'attractivité du métier demeure faible. Que diriez-vous à un jeune médecin sur l'intérêt de votre activité ?